Classement Bilan: les riches toujours plus riches
Depuis l'an dernier, les 300 Suisses les plus riches ont vu leur fortune globale augmenter de 17 milliards, pour atteindre au total 369 milliards de francs.
C'est ce qui ressort du désormais traditionnel classement des magazines économiques Bilan et Bilanz.
Comme en 2003, le Suisse le plus riche de 2004 est suédois. Ingvar Kamprad, grand patron du géant du meuble Ikéa, habite le canton de Vaud et le magazine économique estime sa fortune entre 15 et 16 milliards de francs.
Agé de 78 ans, cet homme au train de vie modeste se décrit pourtant comme «sans fortune». Son argent, il dit l'avoir entièrement placé dans la Fondation Ikéa.
Au deuxième rang du classement de Bilan, la famille Rausing est propriétaire de la marque Tetra-Pak. Egalement d'origine suédoise, elle posséderait elle aussi entre 15 et 16 milliards.
Suivent les familles Oeri et Hoffmann, propriétaires du géant de la chimie Roche (12 à 13 milliards), puis Ernesto Bertarelli, patron de la biotech Serono, et accessoirement du team Alinghi, avec 9 à 10 milliards.
23 nouveaux venus
C'est en 1989 que les magazines économiques jumeaux ont commencé à publier leur classement. Par rapport à ce premier palmarès - qui ne comprenait à cette époque que les 100 Suisses les plus riches -, la fortune globale des super-nantis s'est allègrement multipliée par six.
Dans l'édition 2004, on note l'arrivée de 23 nouveaux noms dans la liste. Une des entrées les plus spectaculaires vient de France, puisqu'une bonne partie de la famille Peugeot s'est établie dans le canton de Vaud, à la tête d'une fortune de 5 à 6 milliards de francs.
Parmi les nouveaux venus également, les héritiers de la famille Geiger, qui ont récemment encaissé plusieurs centaines de millions en vendant aux Américains la firme Gaba, propriétaire notamment des marques de dentifrice Elmex et Aronal.
Schumi, le gagnant et le perdant
Dans la moyenne supérieure des grosses fortunes, on trouve le multiple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher. Bilan estime sa fortune à 800 ou 900 millions de francs. Et le pilote allemand habite lui aussi en terre vaudoise.
La progression la plus spectaculaire de l'année a été celle d'Hansjörg Wyss. Son paquet d'actions de la compagnie Synthes, spécialisée dans les produits pour le traitement des os brisés, a boosté une fortune qui atteint désormais 9 à 10 milliards.
A l'inverse, la chute la plus spectaculaire est celle du Danois Kjeld Kirk Kristiansen. Le patron du fabriquant des fameuses briques Lego a vu sa fortune diminuer de 1,8 milliard, suite à l'effondrement de son titre en bourse. Il lui reste malgré tout entre 1,5 et 2 milliards. Ce qui devrait lui permettre de survivre.
Le ministre le plus riche
Enfin «last but not least», le ministre de justice et police Christoph Blocher apparaît au 58e rang du classement. Avec une fortune estimée de 2 à 3 milliards de francs, l'ancien patron du groupe Ems-Chemie est certainement le membre du gouvernement fédéral le plus riche de tous les temps.
Pour donner une idée de ce que représentent ces avoirs, Bilan s'est amusé à calculer que les fortunes cumulées des 300 habitants les plus riches de la Suisse suffiraient à payer les salaires de tous les travailleurs du pays pendant 18 mois.
Mais il semble que les Suisses n'ont pas besoin de ça, comme l'a montré la semaine dernière Cash, autre magazine économique.
Un pays de millionnaires
Selon l’hebdomadaire, un Suisse sur 25 déclare une fortune d'un million de francs ou plus. Soit 154’000 ménages millionnaires sur l’ensemble du pays.
Cash est allé chercher ses chiffres auprès des différentes administrations fiscales des cantons. Il a pris en compte aussi bien les dépôts bancaires que les valeurs mobilières et immobilières.
Les cantons les plus riches en millionnaires sont ceux de Zoug et de Zurich, où ils représentent 6,2% des contribuables. A l'autre bout de l'échelle figure le canton du Jura, avec seulement 1% des ménages déclarant une fortune de ce montant.
Le nombre de millionnaires en Suisse a grimpé de 23% depuis 1997. Une étude de l'administration fiscale fédérale montrait cette année-là que la Suisse comptait 117’000 ménages millionnaires, soit 3% de l'ensemble des contribuables.
Cette hausse s'explique par des facteurs démographiques, soit le vieillissement de la population, mais aussi par des raisons fiscales. Nombre d'étrangers fortunés sont venus s'établir en Suisse, dans des cantons considérés comme des paradis fiscaux. Ce que montre également le classement de Bilan.
A l’autre extrémité de l’échelle, 60% des ménages possèdaient en 1997 une fortune de moins de 50’000 francs. Et 31% ne disposaient même d'aucune fortune.
swissinfo et les agences
