www.endurance-info.com : 24H Nürburgring : Gumpert-Hybride, « L’idée » de Heinz-Harald Frentzen…

La Gumpert Apollo hybride-électrique effectue ce week-end ses débuts en compétition à l’occasion des 24 Heures du Nürburgring.
Entre les deux séances d’essais, Heinz-Harald Frentzen nous a accordé quelques minutes.
Et première surprise, le pilote allemand ne se contente pas de piloter…
Heinz-Harald, comment se sont passés les premiers essais ?
« Nous avons effectué seulement deux roulages avant de venir ici pour la course.
Disons que mes sentiments sont partagés. D’un point de vue technique, la voiture est OK.
Nous avons simplement connu un problème avec le moteur… d’origine. C’est grâce au système électrique que nous avons pu rejoindre le stand ! »
Ce système, comment fonctionne-t-il ? Est-il comparable à celui de la Lexus qui a gagné les 24 Heures de Tokachi en 2007 ?
« Non il est différent de la Lexus. Sur cette voiture, le but est de récupérer continuellement de l’énergie.
Sur la Gumpert, nous nous concentrons sur le freinage.
A chaque fois que nous freinons, nous emmagasinons de l’énergie dans les batteries.
Ensuite, nous pouvons utiliser directement cet énergie, pendant un certain nombre de secondes, avant d’avoir un surplus de puissance en appuyant sur un bouton, soit environ 630cv.
La sensation procurée au volant est plutôt agréable.
Cela donne un bon coup de fouet, malgré le surplus de 150kg pour les batteries. »
Quel est l’objectif de ce projet ?
« Notre idée est tout d’abord de montrer que le sport automobile peut être une solution pour développer des nouvelles technologies. Je crois qu’il est important de réhabiliter le sport auto et de montrer autre chose de cette discipline. Compte tenu du contexte actuel, de la sécurité routière, du respect de l’environnement, c’est aujourd’hui une nécessité. D’un point de vue technique, nous avons réduit la cylindrée du moteur, avec pour but de compenser par le système électrique la capacité réduite du moteur. »
Comment est né ce programme ?
« En fait, j’en ai personnellement eu l’idée : le concept, le choix de la voiture ou encore l’utilisation de la technologie. J’ai fini par lancer le projet… et même m’y investir financièrement. J’ai ensuite fait appel à Norbert Kreyer pour la partie technique. J’aimerais que cela s’inscrive sur le long terme, mais je ne veux pas que cela soit une démarche 100% privée. L’objectif est de montrer aux gens et donc aux constructeurs que cela peut marcher. »
Pourquoi avoir opté pour la Gumpert Apollo ?
« Au départ, je pensais lancé un nouveau concept, créé spécialement pour la technologie, mais c’était trop onéreux. J’ai donc étudié les différentes possibilités et il s’est avéré que la Apollo est la meilleure solution. C’était la base la mieux adapté à la technologie que je souhaitais mettre en place. »
Qu’est ce qui fait que vous avez décidé de débuter ici ?
« Il fallait tout d’abord trouver un organisateur qui accepte la voiture et le projet. C’est que les 24 Heures du Nürburgring ont fait, en acceptant l’engagement mais aussi en apportant leur soutien au projet. Disons que ma venue ici, c’est peu la combinaison de tout : l’atmosphère de la course, les spécificités du circuit, l’accueil de l’organisateur etc. »
Est-il imaginable de vous voir un jour aux 24 Heures du Mans avec un tel concept ?
« Pourquoi pas. C’est la prochaine étape en quelque sorte. Mais je dois en parler aux organisateurs, voir s’ils sont intéressés par cette technologie, si la voiture est acceptée réglementairement etc. »
Vous allez justement participé à cette épreuve avec Aston Martin. Avez-vous parlé de votre projet avec eux ?
« Oui j’ai évoqué l’idée avec eux. Ils ont semblé intéressé. Nous verrons bien, mais pour l’instant je dois emmagasiné de l’expérience. »
Propos recueillis par Anthony Megevand

