L'automobile pour tous !
Sous la plume d’un éminent député du Rhône, Christian Philip, un récent rapport parlementaire consacré aux transports urbains vient de proposer une série de mesures qui font frémir.
Au nombre de trente et une, ces requêtes s’articulent autour de deux idées : dissuader l’usage de l’automobile, et dégager des ressources supplémentaires pour les transports en commun, c’est-à-dire accroître encore la charge pour le contribuable. C’est ainsi que ce florilège aussi abondant qu’étonnant suggère notamment :
la taxation des parkings des bureaux, des centres commerciaux, et des supermarchés,
la mise en place de politiques de stationnement dissuasives par la réduction du nombre de places disponibles,
l’accroissement des tarifs de stationnement sur la voirie et dans les parcs,
la cessation du développement de nouvelles voies routières et de nouveaux parkings,
l’accroissement général de ce que payent les usagers de l’automobile, supposés ne pas assumer le « juste coût » de celle-ci malgré les taxations qu’ils acquittent,
l’octroi aux collectivités locales de la possibilité d’instaurer une « tarification des déplacements automobiles »,
la création d’une taxe à la vente des véhicules neufs et d’occasion,
la création d’une taxe sur les poids lourds,…
Les ressources nouvelles ainsi dégagées iraient aux transports en commun, qui bénéficieraient en outre :
d’un accroissement de la contribution des employeurs,
d’une priorité dans l’attribution des fonds structurels par l’Etat et les gasoil,
de l’affectation en Ile-de-France du produit de centimes additionnels sur la TIPP, etc.
Face à cette énumération, on demeure confondu. En somme, il faut dépenser toujours plus sans que nulle part le bien-fondé de la démarche fasse l’objet de la moindre interrogation. Il faut pénaliser et taxer ce que choisissent la grande masse de nos compatriotes, pour favoriser et financer ce qu’ils ne choisissent pas. Il faut s’opposer à leurs souhaits.
Ceux qui ont rédigé cette étude, comme beaucoup d’autres, sont coupés de la réalité de la vie quotidienne de leurs concitoyens et de leurs concitoyennes. Sinon, ils auraient vu que leurs propositions ne peuvent soulever qu’incompréhension et indignation. Ont-ils déjà fait leurs courses dans un supermarché ? Savent-ils ce que c’est que de ramener dans les transports en commun les courses pour la famille, un pack de bouteilles d’eau minérale ou un baril de lessive, souvent avec des enfants de surcroît ? Ils n’ont pas compris que l’automobile était devenue le transport collectif de notre époque, et que s’opposer à son usage par la plus grande masse, c’était avoir une singulière conception de la démocratie.
Christian Gerondeau
Président de la Fédération des Automobile-Clubs
et des Usagers de la Route"
Y a même une pétition... contre l'augmentation des carburants :