Une petite traduc libre d'une partie d'un texte en anglais que l'on retrouve sur le site de top gear :
http://www.topgear.com/content/features ... /17/1.html
A côté de ca, Shumacher et Loeb sont des amateurs.
A précisément 7h22, le matin ensoleillé du 1er mai 1955, Stirling Moss s'élancait de Brescia dans un cabriolet Mercedes-Benz 300SLR, équipé d'un 8 cylindres en ligne de 3litres.
Objectivement, il s'agissait d'une machine de grand prix adaptée pour la route, avec 2 sièges.
Le passager étant le journaliste auto Denis Jenkinson.
La course était la "Mille Miglia", et pour chaque participant, leur heure de départ était leur numéro, ici donc le 722.
Dix heures, sept minutes et 48 secondes plus tard, ils étaient de retour.
La carroserie de voiture était sale et abîmée, mais le moteur tournait toujours comme une horloge.
Les occupants étaient couverts de poussière de frein, d'huile et de crasse, et englués de la sueur des efforts déployés dans ce cockpit de voiture de sport, durant cette journée italienne caniculaire.
Entre le départ et l'arrivée, ils ont couverts 1000 miles (1600km), à travers les plaines du nord, le long de la côte adratique vers Perscara, à travers les montagnes vers Rome, puis à travers les collines de Bologne, et enfin les grandes lignes droites vers Brescia.
Bien sur, les routes étaient fermées pour l'épreuve, mais elles étaient quand même des routes italiennes des années 50, à peine améliorées depuis la guerre, étroites, rugeuses, gravelleuses et dangeureuses lors des passages de montagnes.
Les villages et les villes n'avaient pas de routes de contournement, quand le tracé les emmenait par les Piazza Maggiores, les Via Cavours el les Corso Garibaldis, des rues encombrées tout le long par des spectateurs peu disciplinés.
Aux endroits dangereux, quelques ballots de pailles étaient disposés, mais il était difficile de savoir si c'était pour protéger les pilotes ou l'héritage architectural italien.
Imginez, Moss a parcouru 1000miles a une vitesse moyenne, arrêts compris, de presque 98mhp (160km/h). Le car était réglé pour pouvoir atteindre 170mph (270km/h) dans les lignes droites, donc ce ce qu'ils firent, pour des kilomètres et des kilomètres, roulant comme des fous le long de routes étroites, bordés d'arbres, de rochers et d'habitations.
Et si ces lignes droites traversaient des villages, ils le traversaient également. A 270km/h.
Et il s'appliquait également à chaque virage, que ce soit de longues courbes à 200km/h, des carrefours ou des épingles de montagnes (il y en avait des milliers), parfois bien au dela des limites.
Il a atteind des vitesses inimaginables avec une voiture équipées de freins à tambours, de pneus sans structures, sans la moindre assistance hydraulique ou équipement de sécurité.
Ceintures de sécurité ? Ils préféraient être éjectés.
Et désolé d'insister sur ce point, mais ils ont maintenu ce rythme héroique pour 10 heures consécutives, battant le dieu vivant de l'époque, Fangio, pilotant une voiture identique, d'une bonne demi heure.
Bien sur, Moss avait une équipe avec lui. Lui et Jenkinson avaient reconnu le tracé plusieurs fois, et Jenkinson avait attribué un niveau de difficulté à chaque virage.
Et comme c'était les années 50, mon pote, il avait divisé les virages en "Difficiles", "Vachement difficiles" et "Celui là c'est un putain de vicelard".
Il avait indiqué chaque danger, et annoté chaque sommet de colline sans visibilité en fonction de la possibilité de le prendre à fond.
Il avait retranscrit tout ceci sur un rouleau de papier, enfermé dans une boite étanche, qu'il pouvait faire dérouler au besoin.
Et il communiquait ses indications à Moss à l'aide de 15 signes de mains répétés des dizaines de fois.
C'était, historiquement, la première utilisation d'un Road-book dans le sport automobile.
Moss et Jenkinson savaient que c'était le seul moyen de battre les italiens, avec leurs Maserati et Ferraris, et surtout leur connaissance du tracé.
Après cela, Jenkinson publia son histoire dans la presse auto, et il ya encore des gens qui, aujourd'hui, la considèrent comme le meilleur article de journalisme auto jamais écrit.